Joggeur du dimanche ou mordu de l’asphalte, votre façon de courir peut s’améliorer. Le but : autant de plaisir, et plus de respect de votre corps !
Selon une étude, beaucoup de personnes pratiquent le running. Savent-ils pourquoi ils courent ? À 58 %, oui : ils veulent préserver leur santé et améliorer leur condition physique. Car ce sport est l’un des plus bénéfiques pour l’organisme. Il améliore les capacités cardio-respiratoires. Il affûte les membres inférieurs, galbe les fessiers, redessine les abdos… Et vingt minutes d’effort modéré accroissent la sécrétion d’endorphines, dites hormones du bonheur. Mais ces millions de personnes savent-elles courir?
Pour bien faire du jogging, attention aux chocs
Car « si l’Homme est adapté à la course à pied, courir est un geste technique qui nécessite d’être appris », rappelle Frédéric Brigaud, ostéopathe et consultant en biomécanique humaine et sportive. « En course à pied, on peut produire mille et une gestuelles, qui dépendent de l’enfance, des entraînements, des différentes disciplines sportives, des éventuels traumatismes ou pathologies… Ce qui nous détermine, c’est notre architecture et ce que nous sommes capables de faire avec celle-ci. En raison même de notre possibilité de produire mille et une stratégies pour agir, rien ne nous détermine à courir correctement spontanément. »
À chaque foulée, on peut prendre appui sur le sol avec le talon, l’avant-pied ou, plus rarement, le pied à plat. L’impact sur l’organisme en dépend. « Courir étant une chute à chaque pas, mieux vaut l’amortir. La prise avant-pied va le permettre de manière efficace. » Une preuve ? Pieds nus, effectuez sur place quelques bonds (qui, spontanément, se réalisent sur l’avant-pied) en vous réceptionnant sur les talons ; l’impact sera brutal. Ou allez courir pieds nus sur le goudron. Après 100 mètres, vous attaquerez le sol différemment ! Si vous réalisez ces tests en gardant la prise d’appui talon mais muni de chaussures, vous sentirez moins l’impact. Cependant, « même si le pied semble protégé, il y a toujours une onde de choc qui se propage dans l’ensemble de l’organisme ».
Quel appui adopter pendant son jogging?
« En fonction de la prise employée, vous n’utilisez pas le corps de la même façon. Avec une prise avant-pied, vous êtes déjà en posture antérieure, les talons sont légèrement décollés. Vous êtes plus réactif. À chaque foulée, vous amortissez la « chute » en contractant le mollet, sollicitant davantage la cheville. En contrôlant la descente du talon jusqu’à ce qu’il effleure le sol, la décélération comme les contraintes que l’on applique au corps sont plus faibles. Cependant, avec une prise d’appui talon, si la force de réaction au sol équivaut à 2,2 fois le poids de votre corps, l’avant-pied ne supporte que 1,8 fois ce poids puisque le talon aura amorti une certaine quantité de cette force. Si vous êtes sur l’avant-pied, c’est 100% de la réaction au sol qui est supportée : 2,2 fois le poids du corps. Les contraintes sont supérieures. Prenez aussi conscience que, en passant d’une technique à l’autre, il faut laisser le temps à l’organisme de s’adapter. Sinon, vous aurez mal. »
Joggeur, admirez votre reflet
C’est chez soi et pieds nus qu’on améliore sa gestuelle. « Face à un miroir, vous pourrez vous concentrer sur la qualité de la prise d’appui, la descente du talon, et donc travailler l’amortissement. Vous contrôlerez la hauteur des épaules ou le balancement des bras, et que la prise d’appui est semblable à droite et à gauche, ou que vous descendez le talon correctement. Quand vous aurez développé sensations et perceptions, vous saurez que mettre en œuvre une fois dehors. » Et donnez à votre corps le temps de se renforcer. « Si vous couriez d’habitude à 12 km/h, passez à 5. Et, pendant 15 à 20 minutes, alternez une minute de course avant-pied et une minute de marche. »
Santé-Sénégal.com – le guide d’information de santé et prévention